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La Borde une ferme isolée

C'est au mois d'avril 1922 que Maurice et Hélène Verpy s'installent à la ferme de la Borde. Ils prennent la succession des parents d'Hélène (Emile et Juliette Tesson) qui viennent de partir à la ferme de Champigny. André Tesson, frère d'Hélène, âgé de 17 ans, n'a pas suivi ses parents à Champigny, il reste à la Borde et travaille à la ferme.

La Borde est une ferme isolée, située à 3 km au nord-est du village d'Autricourt. Il n'y a pas de route pour aller à la Borde, seulement un chemin. C'est une exploitation agricole ancienne, comme l'atteste sa mention sur la carte de Cassini au 18e siècle. La superficie d'exploitation est modeste : une vingtaine d'hectares.

La ferme de la Borde est la propriété de M. Blavot, demeurant à la ferme de Beaumont située sur la commune de Cunfin (Aube) distante de 6 kms d'Autricourt.


La Borde figure sur le cadastre napoléonien de 1833
                                 
 

Cette photo a été prise en 1967, alors que la ferme était abandonnée depuis de nombreuses années et que les bâtiments menaçaient ruine. A gauche, c'est le bâtiment comprenant l'habitation, à droite les dépendances : granges, écuries...
   

A cette époque, la ferme de la Borde appartient à M. Blavot, propriétaire demeurant à la ferme de Beaumont située à 2 kms de Cunfin (Aube). A noter que la propriété est également située en partie sur la commune de Riel-les-Eaux (Côte-d'Or).


La ferme de Beaumont en 1920 (DR©)

A Beaumont, outre l'exploitation agricole, c'est un domaine où la chasse à cour tient une place importante. Narcisse VERPY (le frère de Maurice) y a vécu et travaillé lorsqu'il s'occupait de la meute de chiens.

 
                             
 

Une ferme sans électricité

Il n'y a pas d'électricité à la Borde. Aussi, l'éclairage est assuré au moyen de différentes lampes : lampe à pétrole, lampe tempête (pour l'extérieur), lampe Pigeon à essence (elle servait de veilleuse la nuit dans la chambre), ou simplement la bougie.


Les différentes lampes utilisées à la ferme.. De gauche à droite : lampe à
pétrole d'intérieur, lampe tempête pour l'extérieur, lampe pigeon (DR©)
 
                                 
 

Travaux avec les chevaux. De haut en bas : labourage avec la charrue,
attelage du tombereau, remorque de paille (Photos DR©)

Une ferme traditionnelle basée sur la polyculture et l'élevage

A la ferme de la Borde, on cultive les céréales (blé, orge, avoine). Les travaux sont réalisés avec 4 chevaux de trait.

Le cheptel est limité : 5 à 6 vaches laitières (la superficie des prés est réduite), 2 porcs pour les besoins de la famille.

En revanche, il y a une belle troupe de moutons. La vente d'agneaux et de laine assure un revenu.

Il y a bien sûr beaucoup de volailles (poules, dindes, pintades, oies) et de nombreux lapins.

 
               
 
 
 
 
La Borde possède une belle troupe de moutons. La vente d'agneaux et de laine assure un revenu. (Photos DR©)
 
 
Retour joyeux de chasse à la Borde : à gauche Marguerite Belorget
tient le bras à Georges Clerget dit Pépette

A la Borde on chasse et le gibier fait partie des plats ordinaires

A la ferme de la Borde on chasse. Beaucoup. De jour comme de nuit. Le propriétaire l'autorise, car il y a beaucoup de gibier qui endommage les récoltes : cerfs, biches, chevreuils, sangliers, sortent en lisière de bois, même la journée.

La famille va très rarement chez le boucher. Il y a toujours de la viande de gibier cuite ou pendue dans la cave. On mange aussi du renard, du chat sauvage ; “on a même essayé le blaireau”, disait Yvonne Verpy, “mais on a renoncé car cela sentait trop fort !

Avec la viande de la ferme (cochon, lapin, volailles), la nourriture ne manque pas !

 
                                 
      Quand la forêt de la Borde résonne du brame des cerfs    
 

Cerf et biche en période de brame (©DR)

AU début de l'automne, dès la tombée de la nuit, depuis la ferme on entend comme un rugissement profond issu des entrailles de la forêt. Ces cris rauques et profonds qui retentissent dans les bois, c'est le brame du cerf.

Le brame est le mot qui désigne à la fois le cri du cerf et la période du rut.


Voir la vidéo pour écouter le brame du cerf (©DR)

                                 
 

André Tesson, en tenue du 27e R.I.
1924 : André Tesson fait son service militaire  
 

André Tesson est âgé de 20 ans. Voilà deux années qu'il travaille à la Borde. Il doit maintenant quitter la ferme pour remplir ses obligations militaires. Mais il ne part pas très loin puisqu'il effectue son service à Dijon au 27ème Régiment d'Infanterie.

A cette époque la durée du service militaire est fixée à 18 mois. Bien qu'il n'ait jamais été enchanté de partir au service militaire, André finira son service avec le grade de caporal !

   
                                 
 

Roger Verpy 10 ans

16 décembre 1924 : naissance de Roger

La famille VERPY s'agrandit. Après Yvonne née en 1921, Hélène VERPY met au monde leur deuxième enfant.

La naissance a lieu chez ses parents (Emile et Juliette Tesson) à la ferme de Champigny. C'est un garçon. Il se prénomme Roger.


Yvonne Verpy 4 ans
 
  20 mai 1928 : mariage d'andré Tesson:                
 

 

Le 20 mai 1928 à Autricourt, André Tesson âgé de 24 ans, épouse Marcelle Parpelet âgée de 20 ans, domiciliée à Riel les Eaux. Ses parents exploitent la ferme du Val de Nuit située sur cette commune. Pourtant les parents d’André ont demandé à leu fils de renoncer à ce mariage. En effet, la jeune fille est gravement malade. Elle est atteinte de tuberculose pulmonaire, maladie grave très contagieuse  qui se soigne très mal à cette époque. Malgré les risques de contagion pour lui-même et son entourage André a décidé malgré tout de se marier.

 

 

 


André Tesson et Marcelle Parpelet
le jour de leur mariage
       
                           
 

Les gens du Nord en vacances à la ferme

Pendant la guerre de 14-18, Maurice Verpy avait comme compagnon d'arme, Arthur Boulanger, un gars du Nord, un vrai ch'timi originaire de Cambrai. Pendant la guerre ils se sont liés d'amitiés et après le conflit les deux familles ont entrenu des relations et se sont retrouvées à plusieurs reprises.

La famille Boulanger viendra passer quelques jours de vacances à la ferme de la Borde. Pour les parents comme les enfants, ce séjour fut un dépaysement total, car, venant de Cambrai, ville industrielle, ils découvraient la vie à la campagne.

Mais le plus jeune des enfants n'a guère apprécié le confort sommaire de la ferme et surtout l'absence d'éclairage électrique. Aussi, combien de fois a-t-il répété à ses parents : “je veux retourner à ma maison !

   
Arthur Boulanger et sa femme Jeanne entourent
leurs deux fils : Arthur junior et le jeune René
 
                           
 

Renée Verpy âgée de 7 ans

12 juin 1928 : naissance de Renée

Chez ses parents à la ferme de Champigny, Hélène donne naissance à la deuxième fille de famille VERPY. Elle se prénomme Renée.

Comme son frère Roger, pour l'Etat Civil, elle est née à Riel-les-Eaux, commune sur laquelle est située Champigny.

 
                           
 

15 août 1928 : baptême de Renée

Le 15 août 1928 est une journée importante pour la famille. Non seulement on célèbre le baptême de Renée, mais on fête aussi les retrouvailles de Maurice Verpy et Arthur Boulanger, son camarade pendant la guerre 14-18. Ils ne se sont pas revus depuis la fin de la guerre, cela fait presque 10 ans. Jusqu'alors, leurs relations ne furent qu'épistolaires. Mais l'estime et l'amitié qui liaient les deux hommes ont rapproché leur famille et pour resserrer encore ces liens, c'est Arthur qui est le parrain de Renée, la marraine étant Louise Tesson, soeur d'Hélène.

   

Après cette journée, les familles Verpy et Boulanger
se retrouveront de nombreuses fois comme ici le 1er mai 1946
 
 
C'est ainsi que Arthur Boulanger, sa femme Jeanne et ses deux fils, Arthur junior et René, sont arrivés à la ferme de la Borde en ce mois d'août 1928. Au repas du baptême, les convives sont nombreux. Les familles Verpy et Tesson sont réunies. Pour accueillir tout ce monde, le grenier de la maison d'habitation a été aménagé en salle à manger. Et pour que la fête soit encore plus belle, Arthur Boulanger a apporté le champagne, chose rare pour l'époque !
 
         
 

23 novembre 1928 : décès de Marcelle Parpelet

Commme beaucoup le craignait,après 6 mois de mariage avec andré Tesson, Marcelle Parpelet est emportée par la tuberbulose. Elle décède chez ses parents à la ferme du Val de nuit à Riel-les-Eaux.

 

 
                           
 
Lorsque la famille Verpy partait en vacances à Cambrai
 
 

Le "Dijonnais", train express qui reliait Dijon
à Tourcoing en passant par Cambrai (©DR).
Pour en savoir plus cliquer sur l'image

En 1930, Maurice et Hélène Verpy accompagnés de leurs trois enfants, Yvonne, Roger et Renée, ont quitté la ferme de la Borde pour passer quelques jours chez la famille Boulanger. Pour se rendre à Cambrai, ils devaient déjà faire 12 kilomètres en voiture pour prendre le train à la gare de Brion-sur-Ource, en direction de Chaumont (Haute-Marne).

En gare de Chaumont, la famille prenait le "Dijonnais", train express qui reliait Dijon à Tourcoing et s'arrêtait à Cambrai. Ce train, à vapeur, passait sur le célèbre viaduc de Chaumont, magnifique ouvrage d´art composé de 50 arches de 3 étages, sur une longueur de 650 mètres.

 

Long de 650m et d'une hauteur de 50m le viaduc de Chaumont a été construit en 1856 (©DR)
 
                                 
 

Yvonne et Roger

A Cambrai, la mère d'Arthur Boulanger tient un estaminet où les ouvriers qui travaillent à l'usine de textile située en face, viennent manger la soupe. Cette soupe de légumes, préparée dans un grand faitout, a cuit lentement toute la matinée sur la cuisinière. Mais après la soupe, les clients du bistrot boivent la bière, boisson traditionnelle du Nord. A Cambrai, les enfants Verpy découvrent la vie dans une grande ville.

Connaissez-vous l'histoire des bananes de Roger et Yvonne à Cambrai

   
                                 
 
L a vie quotidienne à la Borde
 
 

Parents et enfants dorment dans la même chambre

A la ferme, la maison d'habitation comprend une cuisine et deux chambres non chauffées. Les hivers sont froids à la Borde. Aussi, les enfants couchent dans la même chambre que les parents. Il y a deux grands lits : celui des parents et celui des enfants. Yvonne et Roger dorment tête-bêche. Après la naissance de Renée, un petit lit a été ajouté dans la pièce.

Les enfants doivent faire 3 km à pied pour aller à l'école

La ferme de la Borde est située à 3 km du village. Dès l'âge de 6 ans, Yvonne va à l'école d'Autricourt. Matin et soir, elle fait le trajet aller-retour entre la ferme et l'école. A midi, elle déjeune chez son arrière-grand-mère, Marie Clerget appelée "Momie". Parfois, l'hiver, elle reste dormir chez sa tante Marcelle.

 
 

On écoute des disques sur le phonographe

A la Borde, faute d'électricité, il n'y a pas de poste de radio. Mais on écoute des disques sur le phonographe. Maurice Verpy qui adore la musique, a acheté un phono d'occasion de marque Pathé avec des disques 78 tours. Musiques et chansons de l'époque égaient les soirées à la ferme !

Lorsque la famille quitte la Borde pour Champigny, le phono est un peu oublié. A la ferme du Fourneau, il sera abandonné dans un cagibi. Il faudra attendre 1960 pour que le phono retrouve une nouvelle jeunesse auprès de la famille. Mais ceci est une autre histoire !

Voir l'histoire du phono à "La ferme du Fourneau"

 
 
Ecouter "La polka des Thunes" chantée par Miller en 1909
   
                                 
 

Le train de "la halte du Val Dry"

Nous avons vu que les habitants d’Autricourt pouvaient prendre le train à la gare de Brion-sur-Ource.

Mais ils pouvaient aussi prendre le train à Grancey-sur-Ource, distante de 3 kilomètres d’Autricourt, où la gare de chemin de fer était située au lieu-dit « le Val Dry ». Il s’agissait d’une simple « halte » située sur la ligne des Chemins de fer départementaux de l’Aube (C.D.A.) qui reliait Cunfin aux Riceys.


1930 : le train avec sa locomotive à vapeur 030 T en gare de
Cunfin. Ouverte en 1901, la gare de Cunfin a été
fermée au trafic voyageurs en 1947(©DR)
 
           
 

Réseau de la ligne de chemin de fer Cunfin aux Riceys (©DR)

En 1930, Yvonne Verpy et son cousin Maurice accompagnés de leur grand-mère Louise Verpy-Giey, ont pris le train à la halte du Val Dry pour se rendre à Troyes.

Au début des années 1900, Louis Hippolyte Presson, facteur à Autricourt, allait tous les matins chercher le courrier à la halte du Val Dry et le menait tous les soirs après avoir effectué sa tournée.


Louis Hippolyte Presson
facteur à Autricourt en 1900
 
                                 
 
 
                                 
   
Suite de l'histoire de la famille Verpy à la ferme de Champigny
     
                                 
                             
       
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