Les lieux
Les époques
L'arbre
généalogique
Les patronymes
La ferme
de la Borde
La ferme de Champigny
La ferme
du Fourneau
Le langage
local

Accueil
Page [1] 2 3 suivante>
 
           
 

Avril 1940,
arrivée de la famille Verpy à la ferme du Fourneau

Le 1er avril 1940, Hélène et Maurice Verpy arrivent à Montigny-sur-Aube avec leurs
6 enfants : Yvonne, Roger, Renée, Marie-louise, Robert, Andrée.
Ils s'installent à la ferme du Fourneau située 1 km
hors du village en direction de Veuxhaulles sur Aube.

 


Hélène et Maurice Verpy entourés de leurs 6 enfants
 
 


Le plan cadastre de 1833 sur lequel figure le Fourneau
de Montigny à l'emplacement de la future ferme


l'Aube traverse les paturages attenant à la ferme

 

La ferme du Fourneau

C'est une ferme isolée située à 1 km à l'Est du village de Montigny. Elle appartient au Baron Henri Jurien de la Gravière propriétaire du château à Veuxhaulles sur Aube. C'est une ferme traditionnelle basée sur la polyculture et l'élevage.

La superficie exploitable est de 40 hectares. La ferme est bordée par la rivière Aube. Trois bras de la rivière traversent les paturages attenant la ferme.

La ferme a été créée à l'emplacement du fourneau de Montigny-sur-Aube d'où son nom, comme l'atteste le plan cadastre de 1833. A cette date seul le fourneau existait. Seul vestige restant du fourneau :, le crassier : le sol du terrain situé derrière les bâtiments est constitué par des morceaux de crasse déchets provenant de la fusion du minerai de fer. Les différents travaux réalisés dans les années 1950-1960, notamment l'arrivée de l'eau courante ont montrés que tout le sol de la ferme contenait de la crasse.

En 1940, attenant à la ferme se trouve la gendarmerie nationale dont les bâtiments appartiennent également à la famille de la Gravière et font corps avec ceux de la ferme puisque l'ensemble immobilier faisait autrefois partie du Fourneau de Montigny sur Aube.

 

 

 


Le bâtiment principal de la gendarmerie aujourd'hui transférée dans le village route de Châtillon. Au rez-de-chaussée se trouvaient les bureau de la caserne. au fonds à gauche on aperçoit le toit de la ferme du Fourneau. l'immeuble ainsi que ceux de la ferme ont été entièrement réhabilités par le propriétaire (famille de la Gravière)

   
 

Les bâtiments de la ferme jouxtent
ceux de la gendarmerie (ici derrière le mur)

 
 
A la ferme du Fourneau pendant de la Seconde guerre mondiale
   
 
Lorsque la famille Verpy s'installe à la ferme du Fourneau, la France est en guerre avec l'Allemagne depuis 8 mois. Pour autant, la situation du Pays n'inquiète ni Maurice, ni Hélène Verpy sur l'avenir de l'exploitation. La famille se souciait uniquement de leur commis, René FRANCOIS qui a été mobilisé en septembre 1939 lorsqu'il travaillait à la ferme de champigny, et en ce mois de mai 1940 il n'ont plus de nouvelles du militaire. Nous saurons, après la guerre, qu'à cette date il combattait l'ennemi en Belgique avec le 8ème Régiment de Dragons. Mais cette absence de nouvelles inquiète plus Yvonne la fille aînée, dont les sentiments pour René ne sont plus un mystère pour la famille.
   
 

Mai 1940 la famille Verpy quitte la ferme du Fourneau, c'est l'exode...

Cet exode dure 8 jours au terme desquels la famille revient à la ferme. Les Allemands, quant à eux, arriveront à Montigny quelques jours après et occuperont le château. Ils transformeront le grand salon du château en kommandantur.

 


Les allemands devant le château de Montigny
©DR


L'emblème nazi dans le grand salon du château©DR


L'exode des civils fuyant l'avancée des
troupes allemandes en Mai-Juin 1940©DR.
Cliquer sur l'image pour en savoir plus

   
 

 

Lorsque les soldats de la Wehrmacht occupent la ferme...

 

Quelques semaines après le retour de l'exode, au mois de juin 1940, des soldats de l'armée allemande, la Wehrmacht, entrent un matin dans la cour de la ferme. Ils arrivent par le parc du château du Baron de la Gravière, le propriétaire de la ferme. ils ont ouvert les portes qui donnent accès à la propriété de la famille de la Gravière

Habituellement ces portes sont toujours fermées car la famille Verpy a interdiction de passer par le parc pour rendre visite au propriétaire. Pour cela il faut passer par l'entrée du château qui se fait sur la route de Veuxhaulles. à 500 mètres de la ferme.

Les allemands amènent la cuisine roulante du régiment la fameuse popotte militaire et l'installe dans la cour de la ferme. Quelques soldat sont à cheval, mais le gros de la troupe stationne dans le parc du baron de la Gravière avec des véhicules à moteur.

En arrivant à la ferme, les soldat se précipitent vers la rivière et lancent des grenades dans le bief. Comme cet endroit n'était pas pêché, on aperçoit immédiatement de nombreuses truites qui, par le soufle des grenades, remontent mortes à la surface. Le menu du repas de midi est ainsi affiché !

c'est au cours de cette pêche dévastatrice que les allemands ont perdu un cheval. qui s'est noyé en passant sur le pont du bief face au moulin de la ferme, on ne sait pas comment, mais la pauvre bête est tombée dans l'eau, profonde à cet endroit. les soldats on essayé toutes sortes de manoeuvres pour tirer le cheval de l'eau mais en vain, il est mort noyé et les militaires après l'avoir finalement sorti, l'ont enterré dans le pré bordant le bief au pied de l'arbre où Maurice Verpy faisait tout les jours la sieste !

 

 

 

Un officier allemand amateur de poussin !

Au cours de leur bref séjour, en fin de matinée, un jeune officier se présente poliment à Hélène Verpy et lui explique qu'il désire manger un petit poulet. Après discussion avec le militaire qui ne parlait pas français mais savait fort bien se faire comprendre, Hélène comprend qu'il veut manger un très jeune poulet ou plutôt un gros poussin et il demande qu'elle veuille bien lui faire cuire la volaille, ce qu'elle accepte.

Hélène se met donc au fourneau dans la cuisine et prépare la bête comme elle le peut : Cuisson à la cocotte avec pommes de terre et divers aromates. Une heure après le poussin est cuit et l'officier se met à table seul. mais surprise ! avant de manger son plat il ouvre la fenêtre de la cuisine et ferme les volets ! ensuite il s'installe et dans le noir mange le poulet..

On ne saura jamais pourquoi cet officier se cacha pour déguster la jeune volaille car le lendemain le régiment allemand quitta la ferme comme il était venu... sans prévenir.

et le mot de la fin...

Avant de partir, lors d'une discussion avec ses hôtes un officier allemand a dit en guise de conclusion la phrase suivante : "après la guerre, la France roflorira mais les anglais mourira"


 


Les soldats de la Wehrmacht occupent la ferme duFourneau©DR


Le gros de la troupe stationne dans le parc du baron
de la Gravière avec des véhicules à moteur©DR
.

 


Les soldats allemands se retrouvent à l'heure des
repas dans la cour de la ferme auprès de
la popotte (cuisine militaire)
©DR

 

 

 


jeune officier allemand et jeune poulet )©DR

   
 

faire face aux restrictions...

- le manque de tabac

Les années de guerre passent sans que la famille n'ait trop à en souffrir. Maurice Verpy qui est un gros fumeur plante du tabac dans son jardin et une fois la récolte faite, pour accélérer le séchage il met les feuilles dans le four de la cuisinière ! ce qui hélas n'arrange rien car lorsqu'il fume sa cigarette il en sort un infâme jus noir qui provoque le dégoût !


Récolte de tabac                        feuilles de tabac sèchées
   
 

 

-le manque de pain

Pour faire face aux restrictions de pain, Maurice Verpy moud de temps en temps quelques sacs de blé pour faire de la farine. Il lui arrive même de moudre discretement mais gracieusement pour des habitants de Montigny. Avec cette farine Hélène fabrique du pain qui est loin d'avoir la qualité du pain du boulanger ! mais c'est la guerre !


Un pain qui est loin d'avoir la qualité du boulanger
   
 

Lorsque les maquisards rencontre les gendarmes...

Dans les années 1943 1944, les gendarmes ont souvent la visite des maquisards lesquels arrivent à la gendarmerie de Montigny au volant de la célèbre Traction Citroën. Ces visites inquiètent beaucoup Maurice et Hélène Verpy car souvent, après le départ des maquisards arrive la voiture des allemands. Depuis la ferme on peut facilement observer les va et vient de ces voitures car l'entrée de la gendarmerie est située à coté de l'entrée de la cour de la ferme.

Maurice et Hélène se disent : " si un jour maquisards et allemands se rencontrent ou se croisent sur le chemin que se passera-t-il?" heureusement tout s'est bien passé et la guerre a pris fin sans que les deux ennemis n'aient à en découdre !


La célèbre Traction Citroën Voiture par excellence des maquisards
   
 

LA LIBERATION, LE 8 MAI 1945

Au mois de juin 1944, la famille apprend que les alliés ont débarqué en normandie. Dès lors un vent de liberté souffle sur la ferme du Fourneau et ce souffle sera de plus en plus fort lorsqu'elle apprend que Paris est libérée au mois d'août.

Sentant la victoire approcher, Renée Verpy et ses soeurs commencent les préparatifs pour fêter l'évênement. Elles décident de confectionner 3 drapeaux : francais, anglais, américain. avec des tissus de récupération (drap blanc, taie d'oreiller rouge et un peu de teinture bleue, les emblèmes des pays libérateurs sont réalisés. mais il leur faudra attendre le 8 mai de l'année suivante pour afficher leur travail. Renée parvient même à coudre les 50 étoiles du drapeau américain ! et en ce jour du 8 mai 1945, les 3 drapeaux sont érigés sur le toit de la ferme du fourneau et pendant plusieurs jours qui ont suivi il y a bal au château pour fêter la libération.

Ecouter la marche de la 2ème DB _

 




Ecouter ici les airs sur lesquels les jeunes ont dansé à la libération _

   

 

   
 

 

 
 

- mars 1945 :
Georges Clerget dit "pépette" arrive à la ferme du Fourneau

A la suite de la vente de la ferme de Champigny (la ferme des parents d'hélène Verpy) en 1944, Georges CLerget dit "pépette" n'ayant plus de travail ni de domicile,s'installe à la ferme du Fourneau. Cousin d'Hélène Verpy, il a travaillé toute sa vie comme commis de culture dans les fermes des familles Tesson et Verpy : ferme de Laborde, de Champigny (voir les pages précédentes).
Célibataire âgé de 50 ans, il restera à la ferme du Fourneau
jusqu'à son décès en 1955.


Corvée de bois pour Georges Clerget, dit pépette
   
 

L'Après guerre

 - juin 1945 : René François revient de captivité

C'est au mois de juin 1945 que René FRANCOIS est de retour à la ferme du Fourneau après avoir été prisonnier 5 années en Allemagne. Avant d'arriver à Montigny, il est passé voir ses parents à Géraudot,
près de Troyes dans l'aube. Il reprend son travail de commis de ferme mais est très affaibli par ces
années de captivité. il est très fatigué, au moindre travail il transpire beaucoup, mais se réjoui
d'avoir retrouvé Yvonne Verpy celle qui deviendra bientôt sa femme.

 


René Francois à son retour de captivité
   
 

- 1er septembre 1945 :
mariage d'Yvonne Verpy et René François

Le 1er septembre 1945 toute la ferme du Fourneau est en fête. Toute la famille Verpy fête le mariage de René FRANCOIS et Yvonne.

Pour organiser ce mariage, la remise a été décorée pour accueillir les membres des deux famille invités au mariage. On a même construit un abri dans la cour pour faire la cuisine et ainsi préparer les plats prévu au menu du jour. Cet abri prendra et gardera toujours dans la famille le nom de "petit toit" et servira de cuisine d'été.

Le mariage dure 8 jours, certain membres de la famille François n'ont très envie de partir. Ils couchent sur la paille dans la grange. Hélène Verpy tue des poules et des lapins pour nourrir ce beau monde. Il est vrai que certains viennent de la ville de Troyes et ont subis depuis 5 ans les contraintes et les restrictions de la guerre. Ces quelques jours à la ferme sont pour eux un moment de bonheur et de détente où ils peuvent profiter à nouveau de la vie en toute liberté !


René Francois et Yvonne Verpy


Mariage d'Yonne Verpy et René Francois photo prise dans la cour de la ferme du Fourneau devant la maison d'habitation
   
 
Après la guerre et dans les années 1950, on remarque que les menus servis au cours de réunions familiales comme les mariages ou les communions étaient fort copieux. Aujourd'hui, on a du mal à imaginer de tels repas. Mais en ces époques, la quantité primait sur la qualité. et il faut préciser que daans ce type de réunion, il y avait deux repas de servis. midi et soir. Dans l'impossibilité de retrouver les menus du mariage de René et Yvonne voici ci-ontre un exemple de menu servis lors d'un communion dans la famille Tesson dans les années cinquante. Bon appétit !

exemple de menu pour un mariage ou une communion dans les années 1950

A droite le célébre "petit toit" créé au mariage d'Yvonne et qui servi par la suite de cuisine d'été
   
 

31 décembre 1946
naissance de Marcel François

Le 31 décembre 1946 à 12 h 30, Yvonne et René François sont heureux d'accueillir dans leur foyer un garçon : c'est la naissance de Marcel. l'accouchement à lieu à Châtillon-sur-seine alors que la Ville n'est qu'un champ de ruine suite aux bonbardements par l'aviation allemande le 15 mai 1940. C'est le premier petit fils de Maurice et Hélène Verpy.

Comme il se doit la naissance est arrosée en famille mais aussi avec les gendarmes voisins de la ferme. C'est l'occasion pour René François de parler avec eux du métier de gendarme, car il ne se voit pas poursuivre son travail de commis de ferme et il pense à faire une carrière militaire. Il va donc préparer le concours pour entrer dans la gendarmerie.Il est admis à l'école de gendarmerie de Romans-sur-Isère dans la Drôme. Après 6 mois de stage il sort gendarme au mois de juillet 1947.



Marcel quelques semaines, dans
les bras de sa mère Yvonne


Marcel Francois âgé de 10 mois
   
           
 

18 janvier 1947 :
décès d'Emile TESSON

 

Le 18 janvier 1947, Emile Tesson, le père d'Hélène Verpy, décède à Belan-sur-Ource à l'âge de 71 ans. Il meurt chez sa fille Marcelle (mariée à André Presson) des suites d'une crise d'urémie. Depuis plusieurs mois il était malade. Le 18 novembre 1946, il écrivait une lettre à sa fille Hélène pour lui faire part de ses problèmes de santé. (voir ci-contre à droite).

Cette disparition marque la fin d'une époque. Mais Emile Tesson le"patriarche" laisse 12 enfants qui vont perpétuer la famille tesson


lettre d'Emile Tesson adressée le 18/11/1946 à sa fille Hèléne VERPY
   
 

24 janvier 1947 :
mariage de Roger Verpy

Roger Verpy épouse Irène Radel dont les parents exploitent la ferme du chesnois, grande ferme isolée à Louesme commune située à 7 km au sud de Montigny. le mariage à lieu à la ferme du chesnois, qui à cette époque n'a pas encore l'électricité. On s'éclaire alors à la bougie et à la lampe à pétrole ! Il fait si froid en ce 24 janvier 1947 qu'Yvonne François ne pourra aller au mariage de son frère !

 


Mariage de Roger Verpy et Irène Radel

Roger et Irène jeunes mariés


   
 

1947-1948 le "mal du pays" de Roger Verpy

Quelques semaines après leur mariage, au printemps 1947, Roger Verpy quitte la ferme du fourneau. Avec Irène sa femme ils partent s'installer à Chatenay-sur-seine (77). Par l'intermédiaire de son oncle René Senet qui habite Romilly-sur-Seine (René est marié avec Louise Tesson soeur d'Hélène Verpy) Roger a trouvé un emploi à Chatenay dans une importante propriété il est chargé de l'entretien des espaces verts.Mais hélas, ne voyant plus le clocher de Montigny -sur-aube il a le mal du pays et s'ennuie de sa famille. Est c'est ainsi qu'au début de l'année 1948, le couple revient à la ferme du Fourneau. Entre-temps est née à Chatenay le 21 décembre 194 7leur première fille :Hélène.

A leur retour à Montigny-sur-aube,Roger, Irène et leur fille s'installent dans une dépendance de la ferme, appelée "le moulin" il s'agit d'un appartement situé dans un bâtiment au bord de la rivière et où se trouve le moulin de la ferme actionné par une turbine hydraulique. Le jeune couple occupe les lieux moyennant une dinde offerte chaque année au propriétaire M. de la Gravière pour prix du loyer. Tarif négocié entre le baron de la Gravière et Hélène, la mère de Roger Verpy !!

Après Hélène, Roger Verpy et Irène auront 3 autres enfants : Alain, le 17 octobre 1950, Francis le 26 juin 1952 nés à Montigny et Régine le 3 septembre 1954 à Châtillon-sur-seine.

 

 


Les enfants de Roger et Irène.
De gauche à droite : Hélène, Alain, Régine et Francis

   
 

août 1947

Par un temps caniculaire, René François et son épouse Yvonne ainsi que eur fils Marcel quittent la ferme du Fourneau pour Sainte-foy-la grande dans la gironde car rené est affecté gendarme dans la brigade de cette commune de 4000 habitants. Une nouvelle vie commence pour le jeune couple.Pour la grand-mère Hélène Verpy cette séparation est insupportable alors elle utilise tous les arguments pour que sa fille et son petit fils restent : c'est trop loin, il fait trop chaud...


Juillet 1947 René Francois sort de l'école de gendarmerie de Romans-sur-Isère (Drôme)


Marcel Francois 4 ans entouré de ses parents
   
           
   
>Suivante [1] [2]
 
CONTACT  |  INFOS LEGALES  |  PLAN DU SITE  | CREDITS

Copyright © 2008-2011 - ©MARCEL FRANCOIS - Tous droits réservés